Premier et dernier sabbat de Jésus
Mc 1, 29-39
En Marc, le ministère de Jésus s’ouvre et s’achève sur un sabbat. Le premier sabbat est vécu, après la liturgie à la synagogue, dans la communion familiale de la maison de Pierre. Le soir de ce septième jour venu, le repos sabbatique à son terme, on y amène malades et possédés pour qu’il les guérisse et les libère. Le lendemain, huitième jour, premier jour de la semaine, bien avant l’aube, Jésus se « lève » et dans un lieu désert, il vit sa relation de communion avec son Père, la prière. Lorsqu’on le retrouve enfin, il affirme « être sorti » pour annoncer la Bonne Nouvelle aux autres villages.
Le dernier, le Grand et Saint Sabbat, Jésus entrera dans le repos absolu de la mort en croix et de la mise au tombeau. Mais dans son repos même il est à l’œuvre, tout comme son silence est parole. « Descendu aux enfers » ainsi que nous le professons dans le credo apostolique, il « s ‘approche » d’Ève comme de la belle-mère de Simon, la « prend par la main », cette main qui s’était tendue vers le fruit mortel, et la « fait se lever ». Au matin du huitième jour, ce dimanche Jour du Seigneur que nous célébrons, Jésus se « lève du tombeau » comme l’astre de lumière qui illumine « ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort ». Il envoie et va avec ses disciples, non seulement aux bourgs voisins de la Galilée, mais à toutes les nations, pour annoncer l’œuvre de l’amour de Dieu pour tout homme mortel et chasser ses démons. « C’est pour cela que je suis sorti », sorti du sein du Père pour venir à vous, et sorti du tombeau pour vous porter au Père.
Saul, persécuteur de chrétiens est rejoint sur le chemin de Damas par Celui qu’il poursuit, car Jésus est Amour, même pour celui qui le crucifie encore. Saul en est retourné en Paul, brûlé au feu de cet amour, jusqu’à « se faire tout à tous, pour en sauver à tout prix quelques-uns ». L’amour dont il a été aimé le rend à la fois « libre à l’égard de tous », et disposé à se faire « l’esclave de tous, afin d’en gagner le plus grand nombre ».
Et toi, fiévreux moderne agité comme la belle-mère de Simon ou taraudé par le questionnement de l’existence et son lot de souffrance, à l’image de Job dans la première lecture ? Laisseras-tu le Christ t’approcher, se pencher sur toi, te prendre par la main pour te relever d’entre les morts ? Ne laisse pas passer en vain la grâce de ce dimanche, jour de résurrection où l’homme est relevé de ses morts !
Pierre ABRY, curé