Mc 1, 7-11 Baptême dans l’Esprit Par le Père Pierre ABRY, En cette fête du baptême du Seigneur qui clôt le temps de Noël, 25 jeunes recevront le sacrement de la confirmation. Quarante jours après sa naissance, Jésus avait été présenté par Joseph et Marie au temple de Jérusalem, pour être consacré au Seigneur, « racheté » comme tout premier né de sexe masculin. Au seuil de son ministère public, il est baptisé par Jean dans les eaux du Jourdain. Une véritable épiphanie a lieu, une manifestation de la présence de Dieu, de l’être profond de Jésus : « En remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : ‘Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie.’ » Au terme de sa course, à l’heure de la passion, Jésus sera plongé, par le péché des hommes, dans les eaux de la mort. Au matin de Pâque, plus de signe se donnant à voir, comme la colombe au Jourdain ; ni de voix qui se fasse entendre, mais un fait déconcertant, la véritable épiphanie : Le Ressuscité que le Père, par la puissance vivifiante de l’Esprit fait entrer dans une condition corporelle nouvelle, le Fils bien-aimé, « premier-né d’entre les morts » (Col 1,18), « aîné d’une multitude de frères. » (Rm 8,28) La plupart de nos jeunes ont été portés au baptême par leurs parents, parrains et marraines, comme Jésus au temple. Souvent d’ailleurs, le baptême d’un petit enfant est vécu comme un rite de purification, de « rachat », de consécration. Il y a toujours une grand-mère pour dire : « Et si ce petit mourait sans être baptisé… » Mais c’est loin d’être le tout du baptême. Aujourd’hui, comme Jésus au Jourdain, ces jeunes s’avancent en pleine liberté pour que le baptême d’eau devienne un baptême dans l’Esprit. « Voici venir derrière moi Celui qui est plus fort que moi – dit le Baptiste. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Si le baptême est pardon des péchés, son achèvement est don de la vie filiale, sous le regard aimant du Père, dans la force de l’Esprit. « Comme la pluie descend des cieux et n’y retourne pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer » (Is 55,10), ainsi l’unique Esprit Saint fait fructifier en chacun, d’une manière singulière, l’unique Parole : « Tu es mon fils bien-aimé. » Être baptisé dans l’Esprit signifie y être plongé, pour vivre la réalité dans toute sa densité. C’est le virtuel qui s’oppose au réel, non le spirituel ! L’Esprit « fait de nous des fils ; en lui nous crions ‘Abba ! Père !’ » Il nous arrache à la condition « d’esclaves qui vivent dans la peur. » (Rm 8,15) Plus que jamais, jeunes et adultes, nous sommes en nécessité d’accueillir de manière nouvelle ou renouvelée le Don de Dieu. |