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Lc 10, 1-12. 17-20
Pronostic vital engagé
Par le Père Pierre Abry
Jésus est l’Apôtre du Père. Il est venu en ce monde dans un dépouillement total, « sans bourse, ni sac, ni sandales ». Il est venu comme « l’Agneau au milieu des loups » que
nous sommes, annoncer le Royaume de Dieu et en réaliser l’avènement. Il révèle le Père et réconcilie l’homme avec lui. « La parole que j’ai fait entendre n’est pas de moi-même, mais le Père qui m’a envoyé m’a lui-même commandé ce que j’avais à dire et à faire connaître et
je sais que son commandement est vie éternelle. Ainsi donc ce que je dis, tel que le Père me l’a dit je le dis. »
(Jn 12,48)
Une fois ressuscité d’entre les morts, il enverra les siens dans la force de l’Esprit : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ! » (Jn 20,21) « Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création. » (Mc 16,15) « Je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20) Cependant, déjà durant sa prédication du Royaume, alors que les disciples faisaient encore leurs classes au service apostolique, il les avait envoyés comme lui-même avait été envoyé, dans une précarité totale, « deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. » Car où est accueilli l’envoyé, celui qui envoie est rendu présent. « Qui vous accueille m’accueille, et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. » (Mt 10,40)
Une Église qui cesserait d’évangéliser perdrait de fait son essence même, car elle serait vide de la présence de l’Envoyé du Père, qui habite l’Église et à son tour l’envoie. Cette mission relève de l’urgence absolue. Elle ne tolère pas de perte de temps en salutations mondaines en chemin, tant « la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux. » Cette mission est vitale, le salut de l’homme en dépend. Y manquer serait non-assistance à personne en danger. Alors que les disciples annonçaient le Royaume, Jésus dit avoir « vu Satan tomber du ciel. » En effet, depuis la rupture du péché, le Prince de ce monde, « celui qui détient la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable », occupe le ciel de l’homme, y usurpe la place de Dieu. Il tient dans un esclavage servile ceux qui vivent hantés par la peur de la mort. (He 2,14-15) L’annonce de l’Évangile détrône la puissance du mal.
Cette mission commence dans les maisons, entendons les maisonnées, nos familles qui en sont l’âme. « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert. » Elle s’achève dans la joie qui naît de la véritable liberté : « Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »